• Prederiadennoù evit ar sinaeg da drede yezh er skol kentañ~derez

    Un nebeut bloavezhioù zo e kinnigen da Ziwan kelenn sinaeg e-lec'h saozneg en hon skol (ha ket en holl skolioù Diwan, anat deoc'h !). Kouezhet e oa va biz e 'm dorn, va fri ouzh ar gloued, va lipenn war va lapenn, hogen, dre ma oa savet va c'hinnig diwar prederiadennoù diougonadel a denn da gelennadurezh ar saozneg dre holl bremañ, e lakaan amañ dindan diazez an kez prederiadennoù.




     I :  Raisons pédagogiques :

     I-a : Pourquoi remplacer l’anglais ? 

    L’Education Nationale exige que les écoles enseignent une seconde langue (étrangère ou régionale) dès le CE2. Les écoles Diwan doivent, dès ce niveau, en enseigner une troisième. La Direction Pédagogique du Premier Degré Diwan a décidé il y a quelques années de rendre l’anglais obligatoire du fait que c'était là la première langue enseignée dans les collèges de secteur. L’anglais est de toutes les langues l'une des plus difficiles à cet âge du fait de son système grapho-phonologique. Les études européennes montrent que les petits Espagnols accèdent plus rapidement à l’ écrit ( lecture et écriture) que les petits Français, et ceux-ci plus vite que les petits Britanniques[1]. L’espagnol ou l’allemand sont des langues plus simples à aborder. Les linguistes et psycholinguistes aujourd’hui l’expliquent et déconseillent l’apprentissage de l’anglais trop tôt – du moins tant que l’apprentissage du système grapho-phonologique de la langue d’origine n’est pas acquis[2]. Donc, pour nos élèves, des deux systèmes graphiques de leurs deux langues d’origines ! Il est des élèves qui ont besoin de temps pour ces acquisitions et qui peuvent se trouver en difficulté face à une diversité de trois règles grapho-phonologiques différentes, mais ayant pour base un même principe : l’écriture alphabétique. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je le constate aussi dans nos classes. Certes, les circulaires académiques nous conseillent de concentrer nos efforts sur l’oral, mais les tests de fin de Cycle 3 évaluent bien l’écrit.

    I-b : Pourquoi le chinois ?

    Tout d’abord, afin d’éviter une surcharge de complexité pour les enfants ayant des difficultés de lecture ou d’orthographe – sans même parler de dyslexie ou de dysorthographie. Les aires cérébrales impliquées dans la lecture des langues alphabétiques ou des langues logographiques du type chinois (pictogrammes, idéophonogrammes...) ne sont pas les mêmes. Les enfants ayant des difficultés de lecture en breton ou en français n’ont pas systématiquement de difficultés en chinois, alors qu’ils auront les mêmes en anglais[3].

    Le Ministère de l’Education Nationale publie tous les ans le programme de chinois pour les écoles primaires.

    Ensuite, parce que nous avons dans l’équipe pédagogique un locuteur régulier de chinois, ayant reçu une formation spécifique et une expérience de plusieurs années d’enseignement, tandis que nous n’avons que des locuteurs occasionnels de l’anglais.

    II : Raisons culturelles et linguistiques 

    Les raisons évoquées par le Conseil pédagogique du Premier Degré de Diwan lorsque fut décidé de rendre obligatoire l’anglais - à la demande des enseignants du secondaire - était un meilleur nivellement des compétences des élèves à leur entrée en 6ème.

    En proposant le chinois, je pense avant tout aux élèves qui ont besoin de s’affranchir d’un système linguistique qui leur demande trop d’efforts. Je pense ainsi pouvoir réduire les écarts – lors de l’enseignement de cette troisième langue – entre ceux qui peinent à l’écrit et ceux qui n’ont pas ce souci.

    Le système logographique (idéographique) du chinois permettrait à tous les élèves d’entrer dans un nouveau monde linguistique leur ouvrant les portes de domaines d’ordres poétiques et philosophiques. Je n’ai pas besoin de m’étendre sur l’ouverture intellectuelle et artistique qu’offre cette culture véritablement ‘autre’.

    III : Raisons socio-économiques

    Je ne m’étendrai pas sur le poids socio-économique de l’une ou de l’autre de ces deux langues, et auquel fait référence Daniel Gaonac’h (cf supra). Ce n’est pas mon rôle. Ce n’est pas le rôle de l’école primaire. Je tiens cependant à rassurer les personnes que le niveau d’anglais de leurs enfants à la fin du CM2 pourrait inquiéter : en primaire, nous parlons d’une langue enseignée à hauteur d’1 heure par semaine d’école à partir du CE2 !

     

    Il est à noter qu’aujourd’hui plus de 500 écoles britanniques – tous degrés confondus – enseignent le chinois, et qu’une quinzaine d’écoles primaires l’enseignent en France.

    Pour finir, ces commentaires sportifs sur le match « anglais / chinois langue internationale » :

    langue parlée dans le monde :                              chinois = 1er ; anglais = 2ème ;

    langue d’échange sur Internet :                            anglais = 1er ; chinois = 2ème

     

     

    [1]              Dans le même ordre d’idée, le système grapho-phonologique du breton étant plus simple que celui du français, il semblerait alors que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture en breton, ce que seules les écoles Diwan pratiquent en Bretagne, permettent aux élèves une appropriation plus rapide du langage écrit.

    [2]           « Les linguistes s’accordent en effet à considérer que l’anglais est une langue très difficile, et que rien (sinon son poids économique) ne peut justifier qu’on en fasse la langue privilégiée pour un enseignement précoce. Le psycholinguiste sait de plus que l’anglais est une langue particulièrement confuse pour ce qui concerne la correspondance grapho-phonologique : en clair, une même suite de lettres peut se prononcer de plusieurs façons très différentes, et une même prononciation peut avoir plusieurs écritures. Même si la langue écrite ne constitue évidemment pas l’objectif de l’enseignement d’une langue à l’ école élémentaire, les occasions qu’aura l’enfant de rencontrer de l’anglais écrit ne peuvent que constituer des difficultés supplémentaires dans son approche de l’écrit, qui seraient très secondaires s’agissant de beaucoup d’autres langues ! Ne pourrait-on pas différer l’enseignement de cette langue – outil évidemment indispensable, mais dont l’intérêt dans un enseignement précoce est extrêmement discutable ? (...) Le caractère utilitaire du choix de l’anglais constitue à nos yeux un piège. Il centre l’attention du maître, des élèves, des parents, sur la réalisation d’un objectif immédiat. (...) Les objectifs qu’il faut prendre en compte sont beaucoup plus larges (...) que celui de la maîtrise des éléments basiques qui permettent la communication dans une langue outil. » Daniel Gaonac’h in L’apprentissage précoce d’une langue étrangère, le point de vue de la psycholinguistique ; Hachette Education, 2006

    [3]              Dr Isabelle CATALA, Quotidien du Médecin, 09-04-2008.







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